KAOLACK/ ADMINISTRATION DÉFECTUEUSE, INSUFFISANCE DU BUDGET PÉDAGOGIQUE, DÉFICIT EN PERSONNEL ENSEIGNANT LE SAES EN ORDRE DE BATAILLE

Le syndicat autonome des enseignants du Supérieur (Saes), section de l’Université Sine-Saloum EL Hadji Ibrahima Niasse (Ussein) de Kaolack est dans tous ses états. Agités par les promesses non tenues par le Ministre de l’Enseignement supérieur Cheikh Omar Hane, ces enseignants ont tenu hier Mercredi 7 Juillet un point de presse pour alerter, mais surtout réitérer leur engagement de soutenir l’éducation et mettre à nu les innombrables difficultés auxquelles ils font face et qui constituent un frein pour l’atteinte de cet objectif. Déjà depuis plusieurs mois, ces mêmes revendications reviennent sans aucune satisfaction. Depuis le démarrage des cours au courant des années 2019/2020, le budget n’a pas varié de manière proportionnelle. Car, de 1,6 milliard en Février 2019, date de l’ouverture de l’Ussein, ce budget n’a jamais connu de hausse, compte tenu des nouvelles arrivées de vagues d’étudiants dont le nombre est passé de 2000 étudiants en 2019 à 3000 étudiants en 2020. Aujourd’hui, renseignent ces professeurs, le budget pédagogique est arrêté à 1,7 milliard, soit une hausse de 100 millions de francs. Et ce pour un effectif de 5000 étudiants en cette année académique 2020/2021. Si présentement 85 % de cette enveloppe sont orientés au paiement des corps enseignant, il reste alors évident que le reste, soit 300 millions de frs est encore loin de couvrir les dépenses de fonctionnement, en l’occurrence les équipements, surtout le matériel pédagogique dans cette université dont la vocation consiste aussi à délivrer des licences professionnalisantes.

LE DEFICIT EN PERSONNEL ENSEIGNANT OU FACTEUR DE CONTRE-PERFORMANCE A L’USSEIN

Malgré les efforts consentis ça et là pour la culture de l’excellence dans cet espace universitaire, l’insuffisance du personnel enseignant fait souffrir plus d’un. En dépit des enseignants qui s’investissent aujourd’hui sur le chemin des résultats, et autres performances estudiantines, d’autres protagonistes plus déterminés craignent le pire dans cette université. Le manque de personnel d’enseignement et de Recherche (Per) et celui dit administratif, technique et de service (Pats) est fortement décrié. Car avec seulement 38 professeurs sur l’ensemble des trois unités de formation et Recherche (Ufr) (Kaolack, Kaffrine et Fatick), le respect des 108 ECs (cours) semestriels dans chacune des filières ( L1, L2 et L3) confondues devient quasi impossible. Surtout quand on sait qu’il faut toujours un spécialiste pour assurer la suivie correcte des cours dans ces départements de licence. D’ailleurs pour faute de personnel administratif, technique et de service, le corps enseignant est depuis trois (3) ans dans l’obligation d’assurer les tâches administratives au sein des Ufr. Les vacataires qui étaient contractualisés dans le but de soutenir des professeurs titulaires courent toujours derrière leurs arriérés de salaire (3 semestres sans salaire) et beaucoup parmi eux se trouvent présentement amortis à cause de ces incertitudes. En licence, toutes catégories confondues, le ratio dépasse de loin les normes de l’Unesco (1enseignant pour 35 étudiants) et demeure le plus bas parmi toutes les universités du pays. Néanmoins, les services pédagogiques sont encore inexistants et le service de la scolarité fonctionne au stricte minimum car géré par trois (3) personnes seulement pour une population de 5670 étudiants. Ainsi pour cette année, le recrutement du PErs est gelé par les autorités universitaires sous prétexte que les ressources financières manquent. De même, l’ouverture de candidatures pour des postes de PERs en cette année 2020/2021 a été purement et simplement recalée à une date encore non élucidée.

LE MANQUE D’INFRASTRUCUTRES, UN FREIN A LA PROGRAMMATION PEDAGOGIQUE

Dans cette plateforme revendicative, les infrastructures bipolaires propres à l’Ussein constitue le socle de toute émergence. Autrement dit sans ces infrastructures la programmation optimale de la pédagogie piétinera au sein de l’Ussein. Les salles de classes, amphithéâtres et autre local loué ou emprunté au privé ou au public sont loin de répondre à la demande. Car ne peuvent guère couvrir les nombreux effectifs d’étudiants pensionnaires des campus. Une situation alarmante et pour laquelle, les enseignants seraient obligés de dupliquer des copies de cours, dissuadant ainsi toutes les séances extérieures d’expérience pédagogique et autres activités de recherche liées à leurs occupations. Mais aussi une réalité à l’Ussein qui entraîne de manière spontanée une surcharge de travail et une augmentation des heures supplémentaires.

UNE ADMINISTRATION, A VOCATION PASSIVE ET SANS AUCUNE REACTION FACE AUX REVENDICATIONS SYNDICALES

Même si le syndicat autonome des enseignants du Supérieur (Saes) note un manque de volonté notoire du Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’innovation, d’appliquer les textes de la gouvernance universitaire, les enseignants de l’Université Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niasse de Kaolack ont le même sentiment avec leur rectorat. Car, pendant tout le temps qu’ils se sont levés pour alerter sur les difficultés qui gangrènent le bon fonctionnement du système pédagogique dans ce temple, l’administration à laquelle ils dépendent n’a fait montre d’aucune réaction allant dans le sens de résoudre leurs revendications. Depuis le début de cette crise constatent-ils, ils n’ont été impliquer sur aucune démarche, concernant la gestion de cette crise. Un manque d’habileté, également une frustration, car disent-ils, les enseignants ne peuvent en quoi forcer les portes pour réclamer ce droit. Premiers à être impactés par cette crise avec le saccage de leurs locaux, ces professeurs pensent que ne serait-ce que cela ils devraient sans aucun calcul figurer parmi les acteurs investis dans la recherche de solutions pour une université apaisée.

Abdoulaye Fall

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