Le défunt Khalif de Médina Baye Cheikh Ahmeth Tidiane Ibrahima Niasse décédé Dimanche dernier dans la capitale sénégalaise a été inhumé hier Jeudi 6 Août au milieu d’une foule venue nombreuse. C’était un peu après 18 h. Papa Cheikh comme l’intitulait la plupart des personnes qui l’avaient connu a rejoint le mausolée où repose son père Maoulana Cheikh Al Islam El Hadji Ibrahima Niasse, son 1er Khalif Seydina Alioune Cissé, Oustaz Ibrahima Barham Diop et certains de ses frères et sœurs qui l’ont devancé à la mort. Il faut cependant préciser que depuis l’annonce de sa disparition, la cité religieuse de Médina Baye est prise d’assaut par des nombreux pèlerins et talibés qui ralliaient ce local par vagues. Certains venaient de la plupart des régions du pays ou des localités situées sur la partie régionale de Kaolack, d’autres ont parcouru des milliers et des milliers de kilomètres pour assister aux funérailles d’un homme de Dieu, d’un rassembleur, un intellectuel, mais surtout un bâtisseur reconnu par tous les proches ou membres de la communauté religieuse de Médina Baye. Ces personnes dans leur écrasante majorité venaient de la Mauritanie, du Mali, Ghana, Sierra Léone, du Nigéria, Niger, d’Europe, des Etats Unis, entre autres. Selon certaines sources provenant de la famille, les délégations qui devaient venir du Nigéria n’ont pas pu regagner toutes le Sénégal. A part celle de l’Emir de Kanu Sanusi venu avec une forte délégation de 2000 personnes, les six (6) autres vols affrétés par un disciple nigérian depuis lundi passé ont été finalement retenus dans ce pays nous renseigne-t-on pour des raisons sécuritaires liées à la lutte contre le coronavirus. Jusqu’à 14 h hier ses personnes étaient attendues à Médina Baye, mais n’ont pu mettre pieds. Et ceci jusqu’à l’heure où l’on s’attelait à la prière mortuaire. A cette heure là, personne n’avait vu l’ombre d’un seul passager de ces vols spéciaux. Toutefois l’affluence dans le quartier religieux de Médina Baye était grande. A l’image des grands évènements religieux, les rues et ruelles étaient bondées de monde comme dans les concessions où l’on peinait à se frayer un passage ou trouver un cadre où se reposer. Mais malgré cette forte mobilisation, la grande mosquée était restée fermée durant toute la journée jusqu’au moment de la prière de « Asr » où une foule déchaînée est venue heurter de force la ceinture policière qui se trouvait tout autour pour occuper l’espace central de ce périmètre. En ce moment-là, le corps du regretté Papa Cheikh était déjà installé dans le mausolée où il devait être porté à terre. Là seuls les proches membres de la famille, les délégations marocaines, algériennes, Mauritaniennes ou d’autres pays hôtes avaient droit à une place à côté d’un nombre réduit de journalistes et d’autres personnes ayant soigneusement infiltré le protocole. Ainsi pendant près de deux tours d’horloge, les témoignages se poursuivaient et toutes les personnes qui se sont succédées à la parole ont tenté de remonter tous les bienfaits de l’homme mais ne sont parvenus à tout parcourir. Qu’ils soient compatriotes sénégalais ou étrangers, ces personnes peinaient à dire tout sur Papa Cheikh mais arrivaient quand même à décrire quelques facettes de la dimension de l’homme, son œuvre intellectuelle, morale, sociale, humanitaire, et infrastructurelle. Et ceci autant au Sénégal, en Afrique et un peu partout dans le monde entier.
Auteur: Abdoulaye FALL